Aujourd'hui j'arrêterai de dire que

... on ne peut pas éduquer un chien passé son adolescence.

En effet, Nouille Suprême ne m'écoute que depuis qu'elle s'est calmée, c'est-à-dire depuis sept ou huit ans (et elle était déjà d'âge mûr). Il s'agit là d'un bien grand mot : elle aboie en ce moment même pour que j'aille récupérer sa balle sous le canapé. Mais enfin, elle marche au pied en laisse, n'urine qu'au bord des trottoirs et contre les réverbères, et j'ai même réussi à lui faire utiliser le matelas à mémoire de forme qu'elle boudait : pour cela, je l'ai placé à côté de ma table, avec une vue imprenable sur la porte d'entrée. Si elle se lasse de ma compagnie, elle n'a qu'à retourner ronfler sur le canapé.

Mois après mois, année après année, elle investit sa place de chien ; comme le labrit que nous avions lorsque j'étais adolescente, elle rechigne à présent à grimper sur mon lit (enfin, à se faire aider à grimper sur mon lit, ce qui arrive de temps en temps lorsque je fais une petite sieste). Tout juste entrouvre-t-elle la porte pour se faire câliner un brin et me rappeler l'heure de sa gamelle ou de sa promenade. Et je n'en reviens toujours pas !